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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 10:29

 

 

Les conséquences psychologiques liées à un avortement spontané sont loin d’être négligeables. Preuve m'en a été donnée par le cas d'une patiente qui présentait, lors de sa première consultation à mon cabinet, de nombreux troubles. Désarroi, fatigue, insomnie, anxiété l'avaient poussée à venir jusqu'à moi quelques semaines après une fausse couche.

Elle manifestait un sentiment d'extrême culpabilité, s'accusait de l'indifférence avec laquelle elle avait porté ce(tte) "petit(e)", ne lui avait offert aucune chance de vivre par ses manques de précaution, son insouciance "à porter sacs et valises". Elle se sentait coupable d'avoir continué à travailler alors qu'il aurait été plus sage de se reposer. De plus elle ne se sentait plus femme, car elle avait failli à devenir mère. Les autres femmes autour d'elle, des amies, des passantes semblaient mener à leur terme "la création d'une vie", accouchaient, pouponnaient, mais pas elle !?

Elle se sentait très malheureuse, et la peur la saisissait à l'idée de recommencer une telle expérience qui risquait d'aboutir au meme désastre..

Elle ne cessait pas de dire qu'elle n'était rien et ne valait pas grand chose. Un autre élément rendait cet épisode dépressif plus lourd après cette fausse couche : il réactivait d'autres échecs de sa vie. A moins que ceux-ci, qu'elle avait su dépasser jusqu'alors, ne se soient brusquement re-manifestés, dans toute leur clarté, à travers cet évenement majeur.

 

Nécessité du soutien psychologique

 

Le travail que nous avons alors décidé de mettre en place devait soulager sa souffrance, ses symptômes (mal au ventre, insomnie) et de lui permettre d'accéder à un confort et à une hygiène de vie psychique et physique.

Nos entretiens laissaient une large place à l'expression de son mal-être, de ses frustrations, de ses fantasmes inavoués. Avant de s'engager dans une nouvelle grossesse, il lui fallait reprendre confiance en elle-même, se dégager de cette culpabilité qui la rongeait et s'ouvrir à l’espérance d'une maternité prochaine.

 

La thérapie EMDR

 

Le traumatisme provoqué par la fausse couche à été aussi retraité par quelques séances de thérapie EMDR qui lui ont redonné du souffle, et surtout accepter l’idée de s’offrir d’autres chances d’avoir un bébé.

Effacer la peur de se relancer dans cette belle aventure de la grossesse, de son accomplissement total

Cela a été rendu possible par un travail thérapeutique. Elle reprenait progressivement des relations sexuelles avec son compagnon, signe qu'elle envisageait à nouveau une grossesse avec plus de sérénité

 

Je remercie ma patiente de m'avoir donné l'autorisation d'illustrer cette problématique par son expérience.

 

Norbert Zerah

Psychologue Clinicien

Thérapeute EMDR

 

 

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