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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 18:10

Je ne traite pas ici du vide en tant qu’espace physique, abîme, hauteur vertigineuse, précipice, mais d’un autre vide, plus existentiel, moins visible et plus difficile à cerner.

Cette angoisse se rencontre souvent chez des personnes qui ont le plus grand mal à accepter, à se confronter à la solitude, au silence.

Ce vide  pour ne pas exister doit être rempli, souvent de manière exagérée.

C’est ainsi que l’on voit les sujets se plonger systématiquement dans de nombreuses activités avec une énergie  extraordinaire. Pour l’angoissé, rien ne doit être laissé au hasard. Il est dans le contrôle absolu pour lui et les autres. Son emploi du temps ressemble à celui d’un forçat de l’activité qui planifie tout, organise à l’excès pour ne pas se trouver démuni face au vide.  

A peine installé dans le présent, il s’inquiète du futur : « Et après, que vais-je faire ?». Il anticipe toujours, craint  la chute angoissante… dans le vide.

Ce n’est pas seulement un vide qui viendrait de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur : un vide en Soi. Et celui-ci, il ne veut pas le ressentir, ni  l’entendre. Alors il cherche à le combler. Il parle beaucoup, et de manière permanente, ininterrompue.

La perte d’un être cher peut accentuer cette propension à l’horreur du vide. Absence jamais comblée qu’il faut à tout prix juguler par la présence, la dépendance maladive à un ou des autres. La séparation n’est pas supportable et il est prêt à tous les sacrifices pour conserver le lien. Il ne sait pas vivre seul, car le vide, oppressant, écrasant, se rappelle à lui.

Tout ce qui peut favoriser le calme, la distance, la pause, la rêverie, la contemplation, est rejeté, car l’angoisse du vide est toujours là, à venir, tapie dans sa tête.

Pressé d’agir, de consommer, de faire, Le sujet court sans relâche…

A quoi sert l’angoisse du vide, sinon à masquer, cacher une autre angoisse – inconsciente - celle  de la mort ?

Comment sortir de cette pathologie qui empêche de vivre le présent ?

Voici donc quelques conseils pour s’attacher à accepter le vide en soi et vivre le présent : les longues marches dans la nature en solitaire, la méditation pleine conscience, le yoga, le chant, la pratique du Tai-Chi, la musique classique... ou autre, la lecture des auteurs stoïciens, etc.

 

Norbert Zerah

Psychologue clinicien

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