Le phénomène ne cesse d'augmenter, les femmes sont de plus en plus battues. Rien n'y fait(campagne d'information, presse, média...etc) les hommes frappent toujours , poussés par une inextinguible violence. Et toutes les raisons sont bonnes pour justifier cette violence, l'énumération en est longue: "c'est elle qui m'a poussé à bout","elle ne me respecte pas""elle crie " "elle me repousse toujours" " elle veut me quitter " "elle a fait quelque chose de mal" " c'est une incapable" etc. Parce que sa compagne a failli, et afin d'avoir le dernier mot, l'homme frappe, avec sa tète, avec ses mains, avec ses pieds, avec ce qui lui tombe sous la main. Il frappe parfois sans relâche jusqu'à ce qu'elle en meure( tous les deux jours et demi)
A moins d'une rééducation sérieuse, les hommes violents auront le plus grand mal à cesser spontanément leurs attaques , surtout en cas d'alcoolisme, d'habitus culturel ou de misère sociale.
Quand les victimes de ce traitement arrivent à sortir des griffes de leur bourreau, elles doivent réapprendre à vivre. De cette expérience traumatisante, elles gardent le souvenir des coups certes, mais plus encore de la peur des coups. Tous les témoignages de femmes battues convergent autour de cette appréhension douloureuse. Elles se rappellent de ces moments d'angoisse qui les saisissaient alors, les plongeaient dans une détresse sans nom: quand, a quel moment va t-il hurler et frapper ? aucun signal pour s'y préparer ni aide à laquelle se raccrocher. Cela arrive soudainement et rien ne peut les sauver.
Au delà des coups, la peur reste, perdure..Cette émotion dont la femme ne se débarrasse pas facilement parce que rattachée à l'imprévisible. Ce réflexe de peur continue d'agiter les victimes de maltraitances. C'est toujours la peur au ventre que les femmes continuent de vivre dans un environnement humain dont elle redoute l'imprévisibilité. Comme au temps ou elles côtoyaient le danger , au jour le jour, à la maison.
Libérée aujourd'hui de la menace immédiate des coups porté par son mari, son compagnon, la femme n'en est pas moins prisonnière de cette peur en soi. Une peur profonde, enracinée, incontrôlable qui l'épuise parce qu'elle l'oblige à etre constamment sur ses gardes, attentive à tous mouvements suspects, à toute présence bien trop proche, inquiétante désormais. La voici donc en vigilance extrême, aux aguets, suspicieuse de demandes de rapprochement, de déclarations trop intimes....La peur en soi refuse la main tendue, l'affection, l'amour ...La violence n'est elle pas cachée derrière chaque rencontre , nouvelle relation ? Car la violence n'est elle pas tapie la ou on ne l'attend pas ? Dorénavant , à qui, comment donner sa confiance ?
La peur au fond de soi engendre la perte de confiance en soi et envers les autres, les hommes en particulier. La douloureuse perspective de se retrouver enfermée dans une situation ou les coups, les insultes pleuvent à nouveau résonnent comme un avant goût de sidération psychique et émotionnelle. Non, plus jamais ça. Qui prendrait le risque de se replonger dans l'enfer de la violence conjugale ? la peur poursuit chaque femme battue la ou elle se trouve, au travail, dans les transports, dans sa vie quotidienne. Elle ne faiblira pas tant que la victime ne l'aura pas éradiquée , sorti de soi comme un virus paralysant. Bien après la rupture, la séparation avec l'homme responsable de ces actes de maltraitances, la peur, la souffrance continue à exister, et risque de conduire l'ex femme battue à l'isolement total. La peur s'apparente à un empoisonnement émotionnel dont il s'agit de se débarrasser à tous prix afin de pouvoir se reconstruire.
Il semble que la thérapie EMDR puisse faciliter la disparition de cette peur associée au vécu traumatique des femmes battues. Deux ou trois séances avec un praticien certifié apporteraient une diminution rapide des effets de cette violence physique qui touche prés de 400 000 femme en France..
Norbert Zerah
Psychologue clinicien
Praticien EMDR
Pour consulter: 06 68 49 76 03